L’étude de la structure profonde des marges requiert l’utilisation de méthodes sonores dites "sismiques".
Mal utilisées, celles-ci peuvent s’avérer dangereuses pour les Cétacés. C’est pourquoi l’équipe Antithesis s’est entourée de spécialistes pour édicter des règles de conduite au cours des acquisitions afin de limiter au maximum son impact environnemental.

Contexte scientifique

L’étude de la structure profonde des zones de subduction, où se produisent les séismes les plus puissants et les plus destructeurs est rendue particulièrement ardue par son inaccessibilité. Les enregistrements des sismomètres sur l’ensemble des zones de subduction du monde nous indiquent que ces zones capables de déclencher de tels séismes se situent entre 5 et 60 km sous le fond de la mer le long du contact entre la plaque plongeante et la plaque chevauchante. Ce contact est le contact interplaque, sa portion capable de produire ces séismes est la zone sismogène.

Il est très compliqué et extrêmement onéreux de forer à des profondeurs supérieures à 5 km sous le fond de la mer, lui-même situé sous plusieurs kilomètres de colonne d’eau. Deux programmes de IODP (Integrated Ocean Drilling Program) ont l’ambition de forer la zone sismogène, l’un au Japon (programme NantroSEIZE), l’autre au Costa Rica (programme CRISPS) mais cela reste exceptionnel. Pour toutes les autres zones, l’étude de ces structures profondes doit être réalisée par l’imagerie indirecte : la sismique réflexion et la sismique réfraction.

Impact des méthodes sismiques sur les mammifères marins

Ces méthodes génèrent des ondes sonores puissantes qui peuvent, si aucune précaution n’est prise, être dangereuses pour certaines espèces de mammifères marins. A l’heure actuelle, personne ne sait quel est exactement l’impact des ondes émises par les méthodes de prospection scientifique sur les Cétacés. Le plan de gestion du sanctuaire des Mammifères Marins aux Antilles AGOA (document à télécharger ici) indique que contrairement aux sonars militaires, aucun échouage ne semble jamais s’être produit en relation avec une campagne de sismique active scientifique.Toutefois, il est fondamental de prendre toutes les précautions qui s’imposent afin de ne jamais mettre en danger la vie des mammifères marins. Lorsque de telles précautions sont prises, les observateurs de mammifères marins sont aptes à permettre aux campagnes de Géophysique marine de se dérouler sans dommage comme en atteste de nombreux rapports tels que celui-ci.

Le programme Antithesis est pluri-disciplinaire impliquant des spécialistes de la Géologie, Géophysique, Sismologie ainsi que des Biologistes spécialisés dans l’étude des Cétacés. Tous les participants sont des naturalistes particulièrement soucieux de la problématique de la protection des Mammifères Marins. Le service acoustique de l’IFREMER, a modélisé la réponse acoustique de la source sismique qui sera mise en oeuvre et les résultats de cette modélisation sont disponibles ici.

En conséquence nous avons mis au point en collaboration avec nos partenaires Cétologues un protocole de mitigation des risques qui impose les règles suivantes :

  • Nous ne pénètrerons jamais avec la source dans le sanctuaire des Mammifères Marins.
  • Une zone d’exclusion d’un rayon de 500m autour du navire sera respectée.
  • Toute incursion d’un mammifère à proximité de la zone d’exclusion de 500 m entraînera l’arrêt immédiat des tirs.
  • 4 Observateurs de Mammifères Marins se relaieront en permanence pour scruter l’océan depuis un point élevé (> 20m) permettant un horizon dégagé bien au-delà de la zone d’exclusion.
  • Un système d’écoute passive PAM (Passive Acoustic Monitoring) sera actif 24h/24 pour pour aider à la détection d’éventuels mammifères.
  • Une procédure de Ramp up (augmentation très progressive de la puissance des tirs) sera mise en oeuvre à chaque démarrage de la source sismique pour prévenir les mammifères et leur laisser le temps de s’éloigner.
  • 1 seul bateau naviguera en ligne droite sur des profils de plus de 200 km : éviter les effets de piège dus à plusieurs bateaux et faciliter l’évitement des mammifères.

L’équipe des Observateurs de Mammifères Marins

Quatre observateurs de mammifères marins seront présents à bord au cours des legs 1 et 2 de la mission. Leur rôle est double. D’une part ils nous aideront à nous assurer qu’aucun Mammifère Marin n’est présent dans la zone d’exclusion pendant la période de tirs sismiques. D’autre part, l’observation et le suivi des Cétacés étant un des objectifs scientifiques de la mission, les observateurs auront également pour rôle de répertorier les espèces observées et les dates de ces observations afin d’alimenter les bases de données et de mieux estimer les périodes d’arrivée des baleines migrantes dans les eaux des Petites Antilles.

L’équipe des Observateurs de Mammifères Marins :

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Maxime Sèbé

Biologiste - Master

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Rôle à bord : Observation des Mammifères Marins

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Clémence Jarry

Biologiste - Master

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Rôle à bord : Observation des Mammifères Marins

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Julie Béeseau

Biologiste - Master

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Rôle à bord : Observation des Mammifères Marins

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Amélie Fontcuberta

Biologiste - Pareto

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Rôle à bord : Observation des Mammifères Marins

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Félix Bompy

Biologiste - PhD

fbompy@univ-ag.f

Rôle à bord : Observation des Mammifères Marins